- ANGOULÊME (géographie)
- ANGOULÊME (géographie)ANGOULÊME, géographieAncienne capitale de l’Angoumois, Angoulême est aujourd’hui le chef-lieu de département le moins peuplé de la région Poitou-Charentes, puisqu’en 1990 on y a compté seulement 46 194 habitants, contre 58 660 à Niort, 82 507 à Poitiers et 73 644 à La Rochelle. En ce qui concerne son agglomération, Angoulême compte 103 040 habitants.Son originalité, par rapport aux principales villes moyennes de la région, réside dans l’importance de l’urbanisation de sa proche banlieue: celle-ci comprend actuellement une douzaine de communes associées avec Angoulême, depuis mars 1973, dans le cadre d’un Syndicat intercommunal à vocation multiple (Sivom), et dont plusieurs dépassent 5 000 habitants.On peut distinguer plusieurs types de communes suburbaines: les communes limitrophes, qui se sont développées surtout en débordant les limites communales d’Angoulême le long des routes, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle (par exemple Le Gond-Pontouvre, L’Isle-d’Espagnac, Soyaux, Saint-Yrieix); celles qui ont dû leur urbanisation à leur puissance industrielle (La Couronne, Ruelle, et même Saint-Michel); les communes-dortoirs, plus éloignées et dont l’urbanisation est en cours (Fléac, Linars, mais aussi Puymoyen). Dans certains cas, même parmi les communes limitrophes, le développement urbain s’est fait grâce à la présence d’entreprises industrielles assez nombreuses ou dynamiques dont l’influence s’ajoutait à la proximité d’Angoulême (Le Gond-Pontouvre).En effet, avec 34 p. 100 de la population active en 1990, l’agglomération d’Angoulême est aussi la plus industrialisée de la région: port au terminus de la navigation sur la Charente jusqu’en 1926, carrefour de routes importantes, mais aussi de voies ferrées, elle doit à l’existence d’une bourgeoisie commerçante prospère l’expansion de l’industrialisation à partir du milieu du XIXe siècle.La papeterie, apparue vers le XVIe siècle le long des petits affluents de la Charente, conserve actuellement, malgré des problèmes d’adaptation, une place de choix. Cette industrie a entraîné celle des feutres pour papeterie, puis celle des pantoufles de feutre, les charentaises. C’est cette dernière qui a joué un rôle déterminant dans la précocité de l’industrialisation et de l’urbanisation des communes suburbaines.Mais actuellement, la métallurgie — déjà célèbre grâce à la fonderie de canons de Ruelle, qui, apparue en 1750, fabrique maintenant surtout des missiles — tend à prédominer: en particulier l’électromécanique employait 65,1 p. 100 de la population active en 1990.Cette agglomération, dominée par la vieille ville perchée sur sa butte, place forte maintes fois assiégée jusqu’à son démantèlement au XVIIIe siècle, recèle des richesses archéologiques, historiques et touristiques très insuffisamment exploitées: vestiges des remparts, cathédrale Saint-Pierre, hôtel de ville, restes de l’abbaye de La Couronne, mais aussi manoirs ou églises dans les communes suburbaines; on n’a guère fait pour mettre en valeur les vieilles rues de la ville ou la beauté de certains paysages comme les vallées affluentes de la Charente (les Eaux-Claires, la Touvre et ses sources). L’activité culturelle d’Angoulême s’articule autour du Salon de la bande dessinée, dont le premier eut lieu en 1974, qui a une vocation internationale. Outre cette manifestation annuelle, le Centre national de la bande dessinée et de l’image anime un musée, une bibliothèque, une médiathèque et des expositions permanentes.Comme ses voisines et rivales, l’agglomération angoumoisine doit assurer son expansion, afin de mieux servir et d’étendre sa zone d’influence (qui ne dépasse guère le département), et, pour la favoriser et améliorer les conditions de vie de ses habitants, ses responsables doivent faire face à de multiples problèmes d’équipement et d’aménagement. Le plus grave paraît être celui de la circulation. L’expansion urbaine s’est réalisée sur un relief souvent abrupt et très compartimenté en vallées et plateaux de dimensions variées, et sans que soient suffisamment modifiés l’étroitesse et le tracé tortueux des vieilles rues ou des anciens chemins ruraux. De plus, les voies de communication directes entre faubourgs et banlieues géographiquement opposés doivent pour la plupart escalader le plateau central d’Angoulême-Soyaux, et la circulation de transit doit se mêler à la circulation urbaine lorsque les portions de grandes routes sont également des voies de pénétration dans l’agglomération.
Encyclopédie Universelle. 2012.